lundi 6 juillet 2009

A JAMAIS DANS NOTRE LEGENDE

Pour que la magie perdure et que la ligue 1 garde ses lettres de pauvresse, je vous offre ce clip.

vendredi 3 juillet 2009

RAGS TO RICHES

Salut, je m’appelle Steff, Steff Houlberg. Dans votre pays, paraît que des illuminés parlent d’un modèle danois et que notre niveau de vie est supérieur au vôtre. La raison de telles élucubrations sans fondement, c’est des mecs comme moi. Je suis l’arbre qui cache la forêt. Je suis le pourquoi de cette escroquerie, l’explication bataude de cette tromperie. A l’époque, je moisissais dans une banlieue pourrave, comme les vôtres. Je vivais à Fano et mon père s’est pendu lorsque Blue water a fermé l’entreprise d’Esbjerg pour délocaliser sur la Mauritanie. A la suite de ce tragique événement, Maman Houlb’ comme tout le monde l’appelait, stoppa, dépitée, son traitement qui soignait des problèmes de selles depuis sa plus tendre enfance. Elle mourra dans la semaine, après une énième crise de diarrhées blanchâtres et sanguinolentes. Sans parent, et aîné d’une portée de quatre frangins, tous touchés par un des virus sociaux gangrenant notre société depuis une vingtaine de berges, je devenais l’icône d’une famille. Qui croyait à l’époque que je changerais aussi rapidement de dimension ? Que je deviendrais l’idole de tout un peuple? Le parrain de la restauration rapide? Le baron du hot-dog? Le vicomte de la saucisse ? le maquereau du pain-mayo ? le padrino de la fringale ? Le grand cru du petit creux ? Personne. Même pas mon bro Morten, qui croupit actuellement en taule après avoir braqué l’agence de la Jyske bank de Bramming avec deux de ses potes. La taille de l’étoffe ne m’effrayait pourtant pas. Alors voilà, sans le sou, ma vie sans dessus dessous, je galère dans mon CAP Horticulture, et surtout je sens que ma vie n’est pas faite pour ça. Premier déclic, chaque fois que je passe devant une friterie, mes sens sont en effervescence, et j’ai du mal à contenir une orageuse érection quand la chaleur d’un camion hot dog s’entrechoque avec la froideur de ma vie. C’est finalement dans le sandwich que je veux percer, peser. Quand, j’abandonne le lycée pour plancher, seul dans ma chambre, sur le renouveau nécessaire de la sandwicherie scandinave, trop en retard par rapport aux révolutions bulgares et arméniennes en termes de viennoiserie dans les sixties, mes frères m’en veulent. Jesper espère que mon pari se perde. Morten trouve mon projet mortel et réclame plus de projet avec de la mortadelle, ce que je refuse, d’ou sa colère. Leif m’intime l’ordre de leifer tomber car il est allergique au hot dog, et qu’il n’aura aucun poste de cuisinier et se sent donc leifé. C’est donc seul que j’ai mené ce projet. Je suis un soir descendu à Copenhague avec toute une maquette révolutionnaire dans la sacoche, une sorte de bombe à neutrons pour le marché du casse-croûte. J’ai rencontré la légende vivante du casse dal’, de passage dans la capitale, avant de s’envoler pour le congrès annuel des sociétaires de l’amicale du sandwich suédo-danois, qu’il dirige d’ailleurs, à Goteborg : Don Hot dogsen. Quelle ne fut pas ma déception quand le Don me signifia que mon projet d’une moutarde aux herbes dans un Fransk hot dog à 22 couronnes relevait de l’utopie, et que jusqu’ici ceux qui prospéraient dans la boulange, c’étaient uniquement les pragmatiques, les têtes bien faites. Ceux qui ne rêvent pas d’un jambon de Bayonne légèrement grillé à la place du lard séché dans le Dansk sandwich en somme. Je rentre donc à Nordby, ville de Fano, mon île, les yeux emplis de larmes. Je n’ai pas mon année d’horticulture, alors je décide, les pastèques bien arrimées au slibard, de former un groupe de rock indie avec mes frengibus. L’idée de surfer sur la vague des Hanson et de leur tube MMMBOP me chatouille les méninges. Sur scène, Leif se dévoile enfin. Il semble heureux, épanoui. Mais j’ai toujours le fumet de la saucisse de Frankfort dans mon imaginaire nasal. Je ne m’amuse pas. Un soir, alors que Kolding était en feu sur le solo de trombone de Morten, je me suis rangé sur le coté de la scène. Et quelques larmes ont ruisselé sur ma pommette rougie, car un spectateur à la peau mate m’avait, à la suite de mon solo, jeté une tomate. Ce con, torché à la Carlsberg, ce métro-sexuel bronzé aux UV, ne le sait pas mais il a accouché d’un monstre. Fini d’être la fiotte du coin, je me suis ragaillardi, et ai déboulé sur Arhus. Avec la rage nécessaire, j’ai obtenu une entrevue avec l’ennemi juré de Don Hot dogsen : Kasper « ketchup » Ruppert. Le bougre fut séduit par mes quelques dessins, et me fila le secteur de Horsens-Randers pour m’aguerrir. Et là, je n’ai fait que grimper, grandir. L’ascension est fulgurante, le bonhomme fonce en voiture bélier dans le monde de la petite faim danoise. Puis est arrivé le couronnement, l’intronisation. Tony Montana est une chiure de corbac’ par rapport à moi. J’ai mis Ketchup Ruppert sur la touche et toute son armée de suiveurs m’a juré allégeance. Le coup de force ? Refonder toute la structure du pain de notre hot dog, et ne pas rebuter aux mélange des sauces comme pour mieux marquer notre combat pour le pacifisme multiculturel. Le hot dog n’est que le miroir d’une société. Les bénéfices ont éclaté, j’ai envahi le Jyllland, Fyn, Lolland et Don Hot a du se rendre a l’évidence. Il devrait tôt ou tard me refiler ses comptoirs et ses camionnettes. Ce fut chose faite assez rapidement. Tout le monde galère au Danemark mais pas moi. Je suis le seigneur du casse dal’, je roule en Mercedes, et je sponsorise la Formule 1, le club de Volley de Vejle, et l’EFB. Au point qu’un jour un gamin d’Esbjerg est venu me voir, les mirettes pleines d’espoir. Sa mère myopathe ne priait plus Jésus, mais Steff Houlberg. Son père était mort depuis deux piges. Le chiard s’avance et me dit « le hot dog, c’est l’avenir, je veux m’y implanter ». Dans vingt ans, je vous annonce un nouvel avatar du modèle danois, car quand on a un rêve, personne ne peut nous arrêter.

jeudi 2 juillet 2009

Déféquer en pets - Stéphane Echier

L'art ou la manière importe peu quand l'intention y est.Un hommage sincère et chaleureux à un artiste qui nous manque beaucoup.


Merci Steph'.